lundi 15 octobre 2007

NICARAGUA, Estelí, ville muraliste et sandiniste

À 2h de la capitale, Estelí est située au creux des montagnes Segovianas.

Depuis la Révolution en 1979 où les Sandinistes ont mis fin à une dictature familiale criminelle de plus de 60 ans, Estelí reste la ville 3X héroïque dans la mémoire collective. En effet, elle a pu résister aux 3 tentatives d'invasion des contre-révolutionnaires et s'est défendue des violences dictatoriales.

Dans ces années-là, inspiré par les muralistes mexicains, le Nicaragua exprime ses revendications dans des peintures murales très colorées.
Depuis lors, Estelí conserve ces traditions. Elle est aujourd'hui reconnue comme ville muraliste.

En 1984, l'association Funarte est née de cet héritage. Aujourd'hui encore elle propose des ateliers de peintures murales à des enfants et des jeunes de quartiers marginaux et à des jeunes adultes dans la prison. Funarte tend à sensibiliser son public à des thèmes sociétales et lui permet ainsi de réfléchir, de se positionner et de s'exprimer au travers de l'art mural.

Dans la prison, tout en peignant Fransisco explique que la peinture l'aide à sortir des murs : "Je me reconstruis, je réfléchis à ce que je veux entreprendre lorsque je sortirai et je libère les tensions. La peinture me permet de rentrer dans un monde coloré, j'oublie le reste..."


Lors d'un atelier peinture de jeunes de 14 à 17 ans, on s'affaire à préparer une exposition pour commémorer la révolution des indigènes il y a plus de 500 ans. En effet, le 12 octobre en Amérique Latine, on fête souvent l'arrivée de Christophe Colomb. Cette date est bien sûr très controversée car elle est aussi la fin des civilisations pré-colombiennes et le début de meurtres sanguinaires. L'Amérique Latine est ce qu'elle est aujourd'hui grâce aux métissages de peuples mais : Pourquoi a-t-il fallu faire couler tout ce sang? Cette question est encore d'actualité... Jocelina, 14 ans, peint depuis 6 ans avec Funarte. Elle confie que la peinture l'amène à se libérer en exprimant ce qu'elle sent à l'intérieur.
En fin d'atelier, comme après chaque interview depuis le début du voyage, je demande aux jeunes de dessiner ou d'écrire sur un petit tableau ce qui serait nécessaire pour un monde plus créatif. Les idées fusent...


Je rencontre ensuite des jeunes du CICAP, une ONG qui a créé une école secondaire : la PRE. Celle-ci fonctionne en pédagogie active et participative avec des propositions très créatives pour les jeunes : ateliers de poésie, guitare, théâtre, etc. qui rassemble des jeunes de tout âge. L'école base l'apprentissage sur la recherche thématique afin que les différents sujets des cours soient d'abord abordés par les jeunes avant d'être discuté en classe. Chaque année, les jeunes font une recherche appronfondie sur toute l'année comme : le tri des déchets, la drogue, la violence familiale, ou encore l'évolution musicale au Nicaragua ou l'élaboration rythmique du flamenco...
Ce projet permet aux jeunes de prendre confiance en eux. Car "ce qui importe c'est de leur donner l'impulsion pour qu'ils abordent la vie qu'ils désirent, en sachant qu'ils sont capables de devenir qui ils veulent et de changer ce qui ne leur plait pas" Herman, responsable du CICAP.


Nous passons ensemble une matinée de réflexion sur le rôle de l'Art dans la participation citoyenne. En utilisant des outils créatifs et participatifs, les jeunes font des propositions intéressantes. Tandis que certains écrivent un poème pour exprimer leur vision de l'action collective et sociale, d'autres crée un socio-drame (pièce de théâtre) sur la mise en commun des connaissances et compétences. Enfin, un dessin d'autres jeunes illustre l'importance de la liberté d'expression pour mobiliser un public à différentes thématiques sociétales...


Je rencontre aussi l'IMC : Institut Mujer y Comunidad, travaille sur l'égalité de genre en proposant des ateliers dans les zones rurales. Pour appuyer ce travail, l'IMC se rend dans différentes communautés pour jouer un spectacle théatral interactif sur le thème de l'eau. Le public réagit, pose des questions, propose des solutions et retourne à ses activités avec une vision plus large de l'importance de l'or bleu sur notre planète, avec des solutions concrètes pour en prendre soin. Les femmes étant les premières touchées par le manque d'eau, le genre reste bien évidemment un thème transversal.


SINSLANI, association de recherche sur des thèmes aussi variés que : l'énergie renouvelable, le tri des déchets, le genre, les découvertes arquéologiques, la transmission orale de traditions



Flor de María, travaille dans une association qui désire transmettre l'amour pour la lecture aux enfants de 3 à 6 ans. En effet, un enfant qui découvre la littérature enfantine dès le plus jeune âge, développe bien sûr le goût et la passion pour la lecture, mais est aussi amené à inventer ce qu'on lui lit. L'imagination nous permet ensuite de nous projeter, de rêver, de créer et de réaliser ce que nous imaginons!!
Rêvez-vous?

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