mardi 9 août 2011

Seguir la Estrella del Sur en écoute

Retrouvez le trailer en version française et espagnol sur le site du distributeur Leïla Films.com


















Le CD est en vente en ligne au prix de 12€

mercredi 24 octobre 2007

Ultima entrevista... fotografica

D'Argentine jusqu'au Mexique, j'ai rencontré des femmes artistes qui transmettent leur outils artistiques a des enfants. Elles m'ont parlé des forces créatives qui les poussent a agir et de l'importance de l'Art pour le développement des enfants. Merci pour ces belles énergies, elles ont touché mon coeur.



Magnifique rencontre à MEXICO DF avec Edith Vaszuez. Son regard photographique intime permet de faire la transition entre ici et là-bas : l'Amérique Latine et l'Europe. Lors d'un long travail sur les migrations Labirinto migratorio, Edith a suivi le quotidien de 4 femmes péruvienne, somalienne, philippine et nigerianne vivant en Italie, Torino. Chacune, avec son histoire migratoire singulière, venait tenter une vie meilleure. Chacune venait pour 2 ans, toutes sont restées. Edith a voyagé avec elles en se souvenant, en rêvant, en se projetant dans l'avenir. Edith est entrée dans le plus intime pour nous révéler la fragilité et la cruauté du système migratoire européen.

Jusqu'à quand nos politiques seront-elles discriminatoires? Pourquoi ai-je le droit de venir en Amerique Latine alors que mes amis-es ici n'ont pas droit au visa pour traverser el Charco (l'Altantique)?

Guatemala vers quel espoir?

Le Guatemala à la mort dans l'âme. Quel changement serait possible?

Le pays brille de toutes couleurs vives, affiche des sourires étincelants à chaque rencontre, est parsemé de projets revendicateurs d'un monde meilleur, et pourtant... je suis marquée par des impressions d'un labyrinthe aux milles problèmes entremêlés, démunie à l'idée du futur des citoyens chapines (guatémaltèques).

GÉNOCIDE...

La dictature s'est transformée en guerre civile puis en génocide de son peuple indigène entre 1981 et 83. Les autorités voulaient annuler les ethnies mayas et a commis tortures, violes, crimes,... contre son propre peule... 200 000 morts. Dans la petite ville de Rabinal, un cinquième de la population a disparu : 5000 personnes.

Il était fréquent que la police débarque dans un village, enferme enfants, jeunes, vieux, femmes, hommes et mettent le feu. leur but? Provoquer la terreur afin que les personnes passent leur énergie à se défendre plutôt qu'à revendiquer leurs droits. Pendant ce temps, les autorités négocient des affaires et s'en mettent plein les poches... corruption criminelle.

En 1996, un Accord de Paix signe le début de la tranquilité. Cela dure quelques années. Le peuple se relève péniblement. Mais déjà reviennent les mêmes mécanismes : les criminels de guerre en liberté utilise la terreur pour garder leur impunité.

Depuis 2 ans, la situation est considérée comme sans espoir. La société civile est réduite au silence. Les associations qui dénoncent les mauvais traitements sont menacées de morts. Dans les écoles, les autorités imposent les matières, font oublier le génocide et réduisent la réflexion des jeunes à néant.

En me rendant dans une école secondaire, je tente d'aborder avec les jeunes l'importance de la paix au Guatemala. Ils restent muets. Pourtant, ils travaillent sur une pièce de théâtre sur "la discrimination et le rôle de la paix". On enseigne ce qui arrange les pouvoirs publics et des thèmes restent tabous de génération en génération. Dans ce contexte, les jeunes ne peuvent pas adopter un regard critique pour comprendre leur pays.

À Rabinal, petite ville Achi (ethnie maya) au creux des montagnes, au nord-est de Guatemala City, cette semaine est rythmée par les exhumations, les veillées de prière et les inhumations. Depuis 10 ans, le Guate creuse ses terres pour tenter de retrouver ses morts jetés dans des fosses collectives par les criminels du génocide. Une fois les ossements détectés, ils sont envoyés à la capitale. La procédure judiciaire légale impose de lourdes démarches pour reconnaître que les personnes ont été massacrées par le génocide.

PÉDAGOGIE POPULAIRE

Pour proposer des solutions concrètes à la construction du pays, l'association EPRODEP a créé une école dans la ville de Ciudad Quetzal, une banlieue de la capitale marginalisée et considérée comme très dangereuse. Cette école a la particularité de fonctionner en pédagogie active et participative, et d'évoluer en fonction des propositions de ses habitants. Dans un contexte où de nombreux jeunes de la ville font partie de pandillas (groupes qui commenttent des vols, raptes, viols, crimes...), EPRODEP a élaboré un programme de cours avec eux. Pour répondre à leurs difficultés à trouver un travail, des ateliers pratiques d'apprentissage d'un métier sont proposés les après-midis après les cours théoriques du matin: cuisine, menuiserie, médecine naturelle, ...

Durant leur cursus, les étudiants sont amenés à réfléchir à la situation politique qui les entoure. À Ciudad Quetzal, des jeunes sont tués chaque jour. L'école a connu la mort de 12 jeunes en 2 ans... EPRODEP pense qu'il s'agit de crimes organisés, au-delà des pandillas. Les pouvoirs publics et la police utilisent aujourd'hui les jeunes pour faire règner la terreur. Ainsi les personnes passent leur énergie à se défendre plutôt qu'à revendiquer leurs droits... le cycle infernal recommence...

Chaque jour, les promoteurs des droits, les éducteurs populaires, les défenseurs de justice sociale risquent leur vie pour tenter de conscientiser des enfants, des jeunes, des femmes, des hommes.

lundi 15 octobre 2007

NICARAGUA, Estelí, ville muraliste et sandiniste

À 2h de la capitale, Estelí est située au creux des montagnes Segovianas.

Depuis la Révolution en 1979 où les Sandinistes ont mis fin à une dictature familiale criminelle de plus de 60 ans, Estelí reste la ville 3X héroïque dans la mémoire collective. En effet, elle a pu résister aux 3 tentatives d'invasion des contre-révolutionnaires et s'est défendue des violences dictatoriales.

Dans ces années-là, inspiré par les muralistes mexicains, le Nicaragua exprime ses revendications dans des peintures murales très colorées.
Depuis lors, Estelí conserve ces traditions. Elle est aujourd'hui reconnue comme ville muraliste.

En 1984, l'association Funarte est née de cet héritage. Aujourd'hui encore elle propose des ateliers de peintures murales à des enfants et des jeunes de quartiers marginaux et à des jeunes adultes dans la prison. Funarte tend à sensibiliser son public à des thèmes sociétales et lui permet ainsi de réfléchir, de se positionner et de s'exprimer au travers de l'art mural.

Dans la prison, tout en peignant Fransisco explique que la peinture l'aide à sortir des murs : "Je me reconstruis, je réfléchis à ce que je veux entreprendre lorsque je sortirai et je libère les tensions. La peinture me permet de rentrer dans un monde coloré, j'oublie le reste..."


Lors d'un atelier peinture de jeunes de 14 à 17 ans, on s'affaire à préparer une exposition pour commémorer la révolution des indigènes il y a plus de 500 ans. En effet, le 12 octobre en Amérique Latine, on fête souvent l'arrivée de Christophe Colomb. Cette date est bien sûr très controversée car elle est aussi la fin des civilisations pré-colombiennes et le début de meurtres sanguinaires. L'Amérique Latine est ce qu'elle est aujourd'hui grâce aux métissages de peuples mais : Pourquoi a-t-il fallu faire couler tout ce sang? Cette question est encore d'actualité... Jocelina, 14 ans, peint depuis 6 ans avec Funarte. Elle confie que la peinture l'amène à se libérer en exprimant ce qu'elle sent à l'intérieur.
En fin d'atelier, comme après chaque interview depuis le début du voyage, je demande aux jeunes de dessiner ou d'écrire sur un petit tableau ce qui serait nécessaire pour un monde plus créatif. Les idées fusent...


Je rencontre ensuite des jeunes du CICAP, une ONG qui a créé une école secondaire : la PRE. Celle-ci fonctionne en pédagogie active et participative avec des propositions très créatives pour les jeunes : ateliers de poésie, guitare, théâtre, etc. qui rassemble des jeunes de tout âge. L'école base l'apprentissage sur la recherche thématique afin que les différents sujets des cours soient d'abord abordés par les jeunes avant d'être discuté en classe. Chaque année, les jeunes font une recherche appronfondie sur toute l'année comme : le tri des déchets, la drogue, la violence familiale, ou encore l'évolution musicale au Nicaragua ou l'élaboration rythmique du flamenco...
Ce projet permet aux jeunes de prendre confiance en eux. Car "ce qui importe c'est de leur donner l'impulsion pour qu'ils abordent la vie qu'ils désirent, en sachant qu'ils sont capables de devenir qui ils veulent et de changer ce qui ne leur plait pas" Herman, responsable du CICAP.


Nous passons ensemble une matinée de réflexion sur le rôle de l'Art dans la participation citoyenne. En utilisant des outils créatifs et participatifs, les jeunes font des propositions intéressantes. Tandis que certains écrivent un poème pour exprimer leur vision de l'action collective et sociale, d'autres crée un socio-drame (pièce de théâtre) sur la mise en commun des connaissances et compétences. Enfin, un dessin d'autres jeunes illustre l'importance de la liberté d'expression pour mobiliser un public à différentes thématiques sociétales...


Je rencontre aussi l'IMC : Institut Mujer y Comunidad, travaille sur l'égalité de genre en proposant des ateliers dans les zones rurales. Pour appuyer ce travail, l'IMC se rend dans différentes communautés pour jouer un spectacle théatral interactif sur le thème de l'eau. Le public réagit, pose des questions, propose des solutions et retourne à ses activités avec une vision plus large de l'importance de l'or bleu sur notre planète, avec des solutions concrètes pour en prendre soin. Les femmes étant les premières touchées par le manque d'eau, le genre reste bien évidemment un thème transversal.


SINSLANI, association de recherche sur des thèmes aussi variés que : l'énergie renouvelable, le tri des déchets, le genre, les découvertes arquéologiques, la transmission orale de traditions



Flor de María, travaille dans une association qui désire transmettre l'amour pour la lecture aux enfants de 3 à 6 ans. En effet, un enfant qui découvre la littérature enfantine dès le plus jeune âge, développe bien sûr le goût et la passion pour la lecture, mais est aussi amené à inventer ce qu'on lui lit. L'imagination nous permet ensuite de nous projeter, de rêver, de créer et de réaliser ce que nous imaginons!!
Rêvez-vous?