lundi 23 juillet 2007

Entre Terre et Mer... BOLIVIA

La Paz : cette Luminueuse qui s'étend d'une montagne à l'autre à 4000m d'altitude...

Bout d'histoires... Création du Lac Titicaca

El Dios Inti (Dieu Inca du Soleil) a pleuré la mort de son fils pendant des jours lorsque celui-ci s'est fait dévoré par un groupes de pumas. Le Lac Titicaca est né de ses larmes qui n'ont cessé et l'ont rendu gigantesque. Ce, jusqu'à ce que Manco Capac y Mama Ocllo, sa soeur-épouse, sont sorti de l'eau, un bâton d'or à la main, avec l'ordre du Dios Inti d'aller construire la ville des humains dans le premier endroit où le bâton d'or d'enfoncerait. C'est là précisément qu'ils construirent Cuzco qui, en quechua, signifie : "le nombril du monde".

L'archéologue Eduardo Pareja, en parlant de cette merveille bleue dit : "El lago es como un espejo donde se refleja la cosmovisión del mundo andino. Es la cima de su nacimiento" (Le Lac est comme un mirroir où se reflète la cosmovision du monde andin. C'est la cime de sa naissance), d'après La Razón (La Paz, 16/07/07). Ce Centre spirituel et culturel des Andes, de par ses vestiges sur la Isla del Sol, confirme l'existence d'un centre cérémoniel inca. Aujourd'hui encore, certaines communautés indigènes réalisent des pagos (offrande aux Dieux) au Lac.

L'Empire Inca, dénommé le Tawantinsoyo, s'est étendu très rapidemment en ravageant les civilisations antérieures, comme par exemple celles de Tiawanaku sur les bords du lac. Les Incas étaient un peuple guerrier, il s'est développé en s'appropriant les techniques et savoir-faire des autres cultures. Autre exemple, les Tiwanakotas, 1ère civilisation mésoaméricaine développée du Pérou au Chili, a révolutionné à jamais l'utilisation de la terre dans la région. En se basant sur leurs connaissances astronomiques, ils ont pu controler les cycles agricoles. Ils ont inventé l'utilisation de terrasses afin de cultiver leurs produits et créer ainsi un microclimat dans l'Altiplano. Encore aujourd'hui, la région du Lac maintient un microclimat et est favorable pour la culture du maïs, de la quinoa, de la pomme de terre...

vendredi 20 juillet 2007

Bolivia, terre d'extrêmes...


Du haut du clocher, vue sur Potosí. A 4020 mètres d'altitude, le "soroche" résonne dans la tête...

La Paz, capitale en creux, entourée de montagnes où les maisons se sont installées jusque sur les hauteurs, grimpant à 4000 mètres, pour créer une deuxième ville très pauvre, constituée essentiellement de migrants ruraux, El Alto.

Ici c'est Chantale, une belge qui vit en Bolivie depuis 25 ans, qui nous ouvre les portes de sa maison habitée par 7 jeunes et elles. Nous nous sentons très vite chez nous et partageons plusieurs discussions autour d'un bon repas avec l'un on l'autre membre de cette sympathique communauté.

Nous montons à El Alto où nous rencontrons "Levantate mujer", une association qui se destine, entre autres, à soutenir des femmes victimes de violences conjugales. Nous passons une journée entière avec animatrices, psychologues et avocates en échangeant des techniques d'animations dont elles pourront se servir lors d'ateliers avec leur public


Le lendemain, je rencontre Abraham, animateur d'une émission de hip-hop pour la radio du Centre Culturel Wayna Tambo. Ce chanteur hip-hop écrit sur les minorités ethniques du pays, sur leurs droits et les migrations courantes à la recherche d'illusion... Petit, Abraham est parti vivre au Brésil avec sa maman... De retour au pays, il chante l'espoir de changements de comportements qui valorisent son pays, ses langues, ses cultures... Cet échange me ravit, séjour riche d'expériences sur les cimes d'une ville à priori peu réjouissante.

Enfin, Freddy et Andrea, comédiens et animateurs d'ateliers de théâtre, dans lequels participent des jeunes de différents milieux sociaux, de différentes régions (certaines régions riches de Bolivie veulent s'indépendantiser du reste du pays). Par groupe de jeunes, ils travaillent avec un comédien sur un thème de leur choix durant toute l'année, pour se rencontrer ensuite et présenter leur pièce aux autres jeunes. Ils partagent ainsi leurs visions, leur manière de vivre dans un pays tr`s divisé économiauement surtout, mais aussi socialement, culturellement...

jeudi 12 juillet 2007

¿Por qué el proyecto "Seguir la Estrella del Sur..."?

Guayasamín, Frida Kahlo, Víctor Jara, Violeta Parra, etc. nos han dejado testimonios de dolor frente a la injusticia, a la guerra, al sometimiento del hombre por el hombre, a la destrucción, a la soledad, a la barbarie. Nos han dejado pues gritos de impotencia. Desde el principio de los tiempos el hombre no ha cesado en buscar medios para comprender el por qué de la destrucción de sus semejantes y nunca se ha llegado a un conocimiento tan amplio de nuestro mundo como en la actualidad. El hombre ha descubierto los secretos más íntimos de la naturaleza y ha comprendido cuáles son los elementos irracionales que lo empujan a actuar de manera animal. Sin embargo, parece que lo esencial se le escapa de las manos.

Entonces ¿Qué hacer con todos esos gritos de espanto que han sido declinados bajo los más variados prismas del arte? o tal vez ¿Qué deberíamos hacer con el arte? El hombre se ha quedado pasmado ante todos los horrores manifestados por muchos artistas al poner de manifiesto de manera tan elocuente su propio egoísmo.

Con este proyecto nosotros no queremos quedarnos boquiabiertos frente al horror, sino que vamos al otro lado del Parnaso donde la inspiración se ha puesto al servicio de la calle, de aquellos que quieren torcerle el cuello al egoísmo y de quienes con humildad y creatividad toman la iniciativa de construir un mundo coherente, es decir humano.

A través de nuestro viaje vamos recogiendo testimonios de artistas, formadores, de estudiantes, de ciudadanos de a pie, de políticos, que incentivan a la sociedad a actuar activamente valiéndose del arte como medio de expresión pero también de cohesión. El arte se convierte, por un lado en medio para expresar sus problemas e inquietudes, así como para comprender mejor a la sociedad y comprenderse a sí mismo. Por otro lado, las asociaciones que promueven las manifestaciones artísticas permiten que los ciudadanos se reúnan en torno a un tema común reconociéndose y complementándose con otros para poder así tejer lazos de fraternidad y solidaridad. Estos procesos permiten que el hombre sea consciente de la necesidad de su participación activa en su sociedad y elemento de cambio dentro de ésta.

mardi 10 juillet 2007

Dansez, dansez... ARGENTINA

« Palermo », quartier de Buenos Aires de bars branchés qui en côtoient d’autres plus colorés. Cet ancien barrio populaire était devenu le refuge d’artistes et s’est embourgeoisé quelque peu ces dernières années.
Samedi, sur la piste de pas improvisés, rencontre avec celui qui deviendra notre prof de tango : Marcelo. Cet homme extraordinaire revient chaque semaine à la même heure pour partager sa passion et faire danser les coeurs dans le petit kiosque du parc dans le quartier de Belgrano.

samedi 7 juillet 2007

Un hommage particulier à Frida Khalo

Après une journée passée à flâner dans le centre de Córdoba, deuxième ville du pays après Buenos Aires, nous sommes entrés dans le "Cabildo" pour voir une exposition sur Frida Khalo, intitulée "Desde mi cama". Arrivés dans l'expo, un lit trône au milieu de la pièce, et des dizaines de mails sont accrochés aux murs. Notre première réaction, "c'est tout?" mettra un peu de temps à se transformer. Nous commençons par lire les mails, des commentaires d'anonymes envoyés du Mexique, du Japon, et d'Argentine bien sûr ... Les mails sont intercalés par des citations en encre rouge de l'artiste mexicaine.

Surviennent alors à l'improviste un homme et une femme, qui se présentent à nous comme les organisateurs de l'expo et nous convient à leur poser toutes les questions qui nous passent par la tête. Ce que nous faisons sans tarder, et plus la discussion avance, plus le projet que Karina, Alejandra et Rubén ont monté nous semble intéressant.

Tellement intéressant que nous leur donnons rendez-vous quelques heures plus tard, le temps d'aller chercher mini-disc et micro pour enregistrer une interview. A 20h15, ils sont trois à nous recevoir, toujours au Cabildo, centre chargé d'Histoire(s). Karina nous explique qu'ils n'ont pas choisi ce lieu par hasard, et ce pour différentes raisons. Il est situé en plein milieu de la place San Martin, "La" place de Cordoba, très populaire, accessible facilement pour ceux qui ne se déplaceraient pas loin pour visiter une exposition artistique. C'est d'ailleurs ce que nos trois compagnons recherchent avec cette hommage au 100ème anniversaire de la naissance de Frida et à l'art tout simplement. Ils espèrent ainsi étendre leur passion aux gens qui ne font pas déjà partie du milieu artistique et ce dès le plus jeune âge. "Pour que prendre le temps de visiter une expo ou un musée devienne plus commun."

Pour démarrer leur projet, ils ont envoyé un mail commun à toutes leurs connaissances leur posant une question simple :"Que vous évoque Frida Khalo?" sans trop savoir qui allait mordre à l'hameçon. Ils reçoivent alors des centaines de mails où chacun envoie ses impressions, le peu ou plus qu'il sait et qu'il a envie de partager sur cette femme passionnée, qui a passé une grande partie de sa vie au lit, en raison de ses problèmes physiques. Commence alors la mise sur pied de l'expo qui se veut itinérante et qui, sans ces nombreux mails ne pourrait exister. En effet, l'objectif est de la faire tourner dans différents endroits, différents pays, s'alimentant au fil du temps par de nouveaux mails du monde entier. Le lit en bois, réalisé par Ale et Karina, artiste plasticienne et sculptrice voyagera avec les mails, si c'est possible. Sinon, elles verront bien!

L'histoire plus profonde que renferme les murs du Cabildo est pleine de ressentis et reste difficile à aborder pour certains. C'est ici que beaucoup de gens ont été séquestrés pendant la dictature, torturés et tués. Autant dire que la population qui a vécu pendant cette période a encore du mal à franchir le pas de cet édifice, devenu aujourd'hui un centre culturel. Mais, selon Karina, la volonté de l'Etat de "culturiser" ces lieux maudits provient d'une démarche positive, sans pour autant effacer le passé, au contraire.

Leur exposition se veut elle aussi porteuse d'un élan de positivisme, comparant la destinée difficile de Frida à celle de l'Argentine, souvent prise dans des tourbillons d'épreuves imprévues, et qui réussit, malgré tout, à s'en sortir grâce à son esprit d'adaptation et de débrouillardise.

Si vous voulez faire partie de l'expo en envoyant vos commentaires sur ce que vous connaissez de Frida Khalo, et que votre mail voyage avec elle, voici l'adresse: dadoalgato@yahoo.es

mardi 3 juillet 2007

Petits portraits des Porteños

Les Porteños sont les habitants de Buenos Aires. Une de leur grande caractéristique est leur métissage. Ils sont en effet fils d’indigènes et de criollos (colons nés en Argentine), mais aussi enfants de l’immigration italienne, espagnole, française, allemande, européenne de l’Est depuis les années après indépendance (25 mai 1810). À cette époque, l’Argentine ouvrait grands les bras aux personnes qui voulaient tenter leur chance ailleurs car elle avait besoin de main d’oeuvre pour reconstruire le pays. Dans les années post-guerre mondiale, l’immigration provenant de ces pays européens mais aussi de pays arabes et asiatiques, a renforcé le mélange de populations. Aujourd’hui, ces métissages se retrouvent dans les gestes italianisant qui accompagnent la parole, ils se goûtent dans les mets délicats du parmiggiano et des pâtisseries espagnoles, ils s’écoutent dans le castellano aux teintes d’accent italien, … Bref, les moindres petites traditions sont des preuves de ce fameux métissage qui dit que chaque Porteño a un grand-père espagnol et une grand-mère italienne, tout en gardant tout de même 64% de sang indigène!


Les Porteños. Ce qu’ils disent d’eux mêmes…

Les Argentins ont hérité de la solidarité du Gaucho (paysan argentin du 18 et 19ème siècle, qui parcourait la Pampa à cheval pour garder les troupeaux de vaches). Celui-ci leur a également transmis le goût du maté (boisson chaude délicieuse qui se passe de personne en personne et donne de l’énergie). Le maté se boit partout : dans l’auto, les réunions, les promenades… Il est devenu une institution et on pourrait presque le considérer comme le prolongement du bras des Argentins!


Les Porteños sont très ouverts. Curieux de découvrir de nouvelles personnes, ils sont très affectueux et font apparaître un large sourire en vous embrassant chaleureusement. Toutes les excuses sont bonnes pour vous faire la bise (bonjour, au revoir, à tout à l’heure…)! Travailleurs, ils sont aussi d’habiles improvisateurs. Le chaos ambiant les a éduqué à retomber sur leurs pattes dans n’importe quelle situation. Le contexte politique a fait des Porteños un peuple courageux qui a pris l’habitude de revendiquer ses droits. Cela est d’ailleurs devenu un élément d’auto-dérision : j’entendais l’autre jour dans des toilettes publiques, des femmes qui voulaient sortir dans la rue (avec les casseroles pour manifester) parce que le lieu n’était pas propre à leur goût!

Lindo Buenos Aires est en période d’hiver. Le soleil se lève à 8h et se couche à 18h. Du haut du 21ème étage, le ciel rougit, les faroles publiques s’allument et la vie nocturne démarre au quart de tour pour que ses habitants continuent à danser le tango jusqu’au bout de la nuit.

Pardon à mes ami-es argentin-es et aux amants du pays, ce petit portrait doit vous sembler bien caricatural. Ne vous méprenez pas, il s’agit de l’impression de una muchacha arrivée sur cette terre depuis una semanita.

Le tango

« Le tango est une pensée triste qui se danse » (Discépolo : "el tango es un pensamiento triste que se baila"). À la base très populaire, le tango se dansait entre jeunes filles à la maison ou entre jeunes hommes au coin d’une rue illuminée par la farolle. Perçue comme une danse de mauvais genre, les jeunes filles se cachaient de leur mère pour apprendre quelques pas. À partir de 1880, la musique accompagne la danse tout en s’inspirant de l’accordéon d’Europe de l’Est (devenu le fameux bandonéon), du violoncelle italien, et de paroles d’amour qui embrasaient les cœurs à la moindre étincelle. Lorsque les jeunes filles sortaient retrouver les jeunes hommes au coin de la rue d’une nuit humide et chaude, la danse se transformait en séduction mystérieuse. Dans les années qui suivirent, le tango conquis tous les cœurs pour ensuite perdre petit à petit de son succès au fil des différentes dictatures et ce, jusqu’au début des années '90. C’est seulement à cette époque que la pratique du tango repris de la vigueur. Aujourd’hui, en plus d’être une attraction touristique, le tango reste une expression sociale qui permet de tisser des liens.


El barrio de la Boca

Le quartier de la Boca est un des quartiers les plus populaires. Habité par des immigrés italiens dans les années 50, il possède encore des traces de cette période à travers par exemple les Cantinas (restaurants italiens très bon marché). Le quartier explose de couleurs, chaque mur, balustrade, fenêtre… est peint de couleurs différentes, ce qui donne au quartier beaucoup de luminosité. On ne peut pas parler du quartier sans parler de l’équipe de foot qui a donné son nom au quartier. La Boca, grand champion au niveau international, a gagné maintes fois la Copa Libertadores (Championnat de foot du continent américain des Ligues nationales) . Aujourd’hui le quartier est devenu très touristique, on y vend des statuettes du Che, des aimants de Mafalda, des peintures de Buenos Aires et on peut même poser avec un tanguero pour une photo pas chère, pas chère!

dimanche 1 juillet 2007

Dictature 1976-1983

La dernière dictature fut la plus dure, la plus violente et inhumaine qui laissa le pays dans un état de traumatisme. Ces années de répression sont aujourd’hui bien connues au niveau international. On réprimait, torturait, liquidait toute personne qui proposait des idées innovantes ou qui se démarquait tout simplement de la dictature. Les intellectuel-les et les artistes furent bien sûr les premièr-es touché-es. Dans certains cafés, on parlait de la dictature et surtout de ce qui se passait dans les centres de rétention (tortures, viols, crimes…). Dans ces bars, les gens avaient pris l’habitude de tendre l’oreille pour écouter le numéro de téléphone que les personnes, kidnappées par la police, criaient afin que l’on prévienne leur famille. Dans les écoles, les professeurs n’enseignaient pas ce qu’ils désiraient. Ils devaient signer un accord de non-utilisation d’oeuvres littéraires allant à l’encontre de la dictature. Mais le peuple s’organisait pour faire de la résistance. Certains professeurs invitaient les élèves à venir prendre le maté à la maison afin de leur transmettre les opinions de la gauche intellectuelle. En public, les gens n’avaient pas le droit de parler mais ils s’arrangeaient toujours pour se faire entendre. C’est de cette époque que nous est resté le “oooooo” (chanté aujourd’hui dans les stades de foot) pour faire opposition au pouvoir sans utiliser les mots. Ils étaient des milliers, le briquet allumé, à chanter ce “oooo” en chœur. Ces actes de résistance très puissant ont marqué le pays. Aujourd’hui, le 24 juin 2007, les citoyens sont invités à aller voter à Buenos Aires. Ils ne rateront pas cette occasion pour exprimer leur choix. Depuis 1983, les Argentins sont conscients de la lutte par laquelle ils ont dû passer pour faire vivre la démocratie.


La Plaza de Mayo

Las Abuelas de la plaza de Mayo, aussi appelées les Folles de la Place de Mai, sont ces femmes qui se sont battues pour retrouver leurs fils/filles kidnappées pendant la dictature. De nombreux enfants étaient alors portés disparus et sont morts de violence ou jetés vivant dans l'Océan. Grâce à l’acharnement de ces mères (recherche des enfants par analyse sanguine), on a retrouvé certains enfants nés dans les centres de rétention, dans des familles argentines riches où il/elle avait été adopté-e. Pour se reconnaître entre elles, ces femmes se rendaient à la Plaza de Mayo, un foulard blanc sur la tête. Aujourd’hui, 31 ans après, les mères qu’on appelle à présent les Grands-mères des enfants disparus, se réunissent encore tous les jeudis sur la Plaza de Mayo à 15h.

Entretien avec une des Mères de la Plaza de Mayo