Depuis 2-3 ans, les Etats-Unis s'attèlent à faire signer ce Traité de Libre Commerce à l'ensemble des pays
Mais qu'est-ce que le TLC?
Il s'agit d'un Traité signé entre plusieurs pays qui institutionalise les échanges commerciaux quels qu'ils soient. Cela veut dire qu'en acceptant le traité, le pays entre dans un système commercial du "tout est permis". L'objectif du TLC est de libéraliser les biens et services publiques (santé, éducation, télécommunications...) afin qu'ils circulent sans barrière entre les pays d'Amérique (et donc sans impôts aux frontières).
L'histoire de Costa Rica se démarque des autres pays de la région. Les Tic@s (comme ils se nomment) ont un long passé de revendication de leurs droits et d'acquis sociaux. La sécurité sociale costaricaine est excellente : soin de santé et éducation publique presque gratuits et universels; pension pour tous les anciens travailleurs; élèctricité, eau et télécommunications comme services publics. L'eau est potable dans 90% du pays et le téléphone ne coûte presque rien. Mêmes les villages les plus perdus possèdent toujours un téĺéphone public et contrairement aux autres pays d'Amérique Latine, les appels de GSM sont très bon marché. Ici, Movistar ou Telefónica (compagnies de téléphone espagnoles) ne s'en mettent pas encore plein les poches!
Le mouvement du SI au TLC promet l'augmentation de l'emploi et joue sur le fait que le Costa Rica, différent de ses voisins car plus éduqué, sera plus solide et pourra être compétitif sur le marché international afin de se "moderniser". Ce mouvement appelle au nationalisme. Le mouvement du NO aussi invite aux sentiments patriotiques et promeut le rassemblement des citoyens afin de faire front à la vente de leur pays aux États-Unis.
Cependant, que le TLC passe ou pas, des échanges commerciaux internationaux existent déjà et continueront d'exister. Le mouvement du NO ne réclame pas une société socialiste sinon un maintien des services publics et solidaires en place. En effet, le TLC, en plus d'anéantir ces acquis sociaux, aura des répercussions environnementales, sociales, culturelles et économiques inchangeables par la suite.
Au niveau textil, Costa Rica n'a pas de poids face aux marchés chinois. L'agriculture ne pourra pas faire concurrence aux multinationales (principalement étasuniennes) qui reçoivent des subsides. Le marché des télécommunications, le plus important marché dans le monde entier, sera vite réapproprié par des entreprises privées. Les ressources naturelles locales (or, eau, gaz, forêt...) seront rachetées et l'environnement pollué et délaissé. Le tourisme, première entrée financière du pays, se transformera en produit de pure consommation et englobera définitivement les petits projets de tourisme solidaire et durable.
En somme, ce TLC-là n'est pas juste, profitera principalement aux riches et creusera le fossé entre les riches et les pauvres.
Manif' en fête!
Dimanche dernier
100 000 personnes. Cet événement historique symbolise la lutte pacifique d'une société civile très créative pour exprimer ses opinions. La marche, ponctuée de 3 scènes où se donnaient discours et concerts, amenait une ambiance festive, joyeuse et bon enfant. Malheureusement, la presse nationale, en faveur du SI, relaye très peu ces faits en boycotant toutes les activités du NO. Elle est par contre bien utilisée pour la propagande en faveur du TLC.
La veille, des goupes de jeunes artistes et citoyens se réunissaient de manière spontanée pour créer leurs matériels de revendication pour la manif' : masques, marionnettes, t-shirts, déguisements, performances théâtrales, danse... En effet, depuis 4 ans, Costa Rica est plongé dans le débat. Des mouvements sociaux sont nés de cette réflexion et proposent des outils très créatifs : documentaire, clip vidéo, spot publicitaire, photo, piece de théâtre, peinture murale... Dans ce contexte d'urgence, les citoyens se mobilisent de manière positive pour sensibiliser au vote pour ou contre le TLC de dimanche prochain.
Référendum-dum-dum
Des observateurs internationaux sont invités pour assurer le bon déroulement de la journée et le respect dans le comptage des voix.
Quel développement?
Tout se résume en une question idéologique : Quel développement désirons-nous pour le pays? Un développement économique favorisant la consommation et les échanges commerciaux tout en sacrifiant les conditions de vie du peuple? Ou un développement qui tente de conserver les acquis sociaux et solidaires qui existent encore? Et vous, quel développement vivez-vous?
Jusqu'où les logiques et stratégies économiques pousseront aux injustices humaines? Aux urnes citoyens!
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