vendredi 29 juin 2007

Buenos Aires, première étape

La capitale argentine est dessinée en carré par des avenues énormes, infinies où grouillent chaque jour plus de 6 millions de personnes. Pourtant, les bonarenses (habitants de la capitale) nous transmettent une ambiance chaleureuse et conviviale qui permet de ne pas se sentir tout petit au milieu d'édifices monumentaux.
Depuis notre arrivée, les rencontres se succèdent et nous plongent dans des univers aussi variés que ceux qui nous les ont fait vivre, le temps de partager un maté et de pénétrer un peu d'autres réalités.

Moment partagé avec Elena Santa Cruz, marionnettiste. Elle travaille avec des enfants de la rue et des enfants à l'hopital qui sont en phase terminale de leur vie. Elle crée les marionnettes en fonction des enfants pour qu'ils se sentent protagonistes de ses spectacles et que, la lumière soit sur eux. Les dialogues qui surgissent entre l'enfant et la marionnette permettent de parler des peurs, de la mort, mais aussi de l'espoir, des rêves, de l'amour...

C'est le cas de deux mamans de la Plaza de Mayo, qui depuis 30 ans se rendent chaque jeudi sur la place qu'elles ont désormais rendue célèbre dans le monde entier. Autour d'un verre au café Victoria qui se trouve sur la place, elles nous racontent avec ferveur ce qui les rassemble encore aujourd'hui. Pour se faire entendre, elles ont choisi de témoigner à tous ceux qui tendent l'oreille l'histoire de leurs enfants, disparus, pour lesquels elles continuent à perpétuer la mémoire du passé, pour que leur perte ne plonge pas dans l'oubli.


Deux autres nous ont également ouvert les portes de leur combat: les jumelles Juana et Cristina de l'association Sosteniendo Juntos. Ces artistes peintres ont choisi de mettre leurs couleurs au service de ceux qui accèdent difficilement à l'art en tant que phénomène émancipateur. Depuis vingt ans, elles parcourent le pays et s'unissent aux gens locaux pour tenter de redonner une touche colorée aux façades oubliées des gares, écoles, cimetières...et surtout de transmettre le plaisir de se laisser aller à la créativité. Nous avons participé à un atelier qu'elles donnent chaque mercredi dans un quartier de la périphérie de Buenos Aires. En deux heures, les participantes avaient déjà couvert de dessins la façade d'un petit couvent du quartier.