dimanche 1 juillet 2007

Dictature 1976-1983

La dernière dictature fut la plus dure, la plus violente et inhumaine qui laissa le pays dans un état de traumatisme. Ces années de répression sont aujourd’hui bien connues au niveau international. On réprimait, torturait, liquidait toute personne qui proposait des idées innovantes ou qui se démarquait tout simplement de la dictature. Les intellectuel-les et les artistes furent bien sûr les premièr-es touché-es. Dans certains cafés, on parlait de la dictature et surtout de ce qui se passait dans les centres de rétention (tortures, viols, crimes…). Dans ces bars, les gens avaient pris l’habitude de tendre l’oreille pour écouter le numéro de téléphone que les personnes, kidnappées par la police, criaient afin que l’on prévienne leur famille. Dans les écoles, les professeurs n’enseignaient pas ce qu’ils désiraient. Ils devaient signer un accord de non-utilisation d’oeuvres littéraires allant à l’encontre de la dictature. Mais le peuple s’organisait pour faire de la résistance. Certains professeurs invitaient les élèves à venir prendre le maté à la maison afin de leur transmettre les opinions de la gauche intellectuelle. En public, les gens n’avaient pas le droit de parler mais ils s’arrangeaient toujours pour se faire entendre. C’est de cette époque que nous est resté le “oooooo” (chanté aujourd’hui dans les stades de foot) pour faire opposition au pouvoir sans utiliser les mots. Ils étaient des milliers, le briquet allumé, à chanter ce “oooo” en chœur. Ces actes de résistance très puissant ont marqué le pays. Aujourd’hui, le 24 juin 2007, les citoyens sont invités à aller voter à Buenos Aires. Ils ne rateront pas cette occasion pour exprimer leur choix. Depuis 1983, les Argentins sont conscients de la lutte par laquelle ils ont dû passer pour faire vivre la démocratie.


La Plaza de Mayo

Las Abuelas de la plaza de Mayo, aussi appelées les Folles de la Place de Mai, sont ces femmes qui se sont battues pour retrouver leurs fils/filles kidnappées pendant la dictature. De nombreux enfants étaient alors portés disparus et sont morts de violence ou jetés vivant dans l'Océan. Grâce à l’acharnement de ces mères (recherche des enfants par analyse sanguine), on a retrouvé certains enfants nés dans les centres de rétention, dans des familles argentines riches où il/elle avait été adopté-e. Pour se reconnaître entre elles, ces femmes se rendaient à la Plaza de Mayo, un foulard blanc sur la tête. Aujourd’hui, 31 ans après, les mères qu’on appelle à présent les Grands-mères des enfants disparus, se réunissent encore tous les jeudis sur la Plaza de Mayo à 15h.

Entretien avec une des Mères de la Plaza de Mayo

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